Formée d’une nef unique ouvrant sur une large abside en hémicycle, l’église de Saint-Arey diffère de celle de Mayres par l’absence de transept et de clocher. La nef de trois travées est similaire, avec de plus amples proportions que celle de Mayres. Les arcades murales sont à deux rouleaux cependant que la retombée des arcs doubleaux s’effectue directement en pénétration sur les piédroits de ces dernières. Une travée de chœur, couverte d’un berceau un peu plus bas que celui de la nef, précède l’abside. Un riche décor mural de septuple arcature, sous lequel sont réparties trois fenêtres, se déploie sur la paroi de l’hémicycle, montant jusqu’à la naissance du cul-de-four. Ce motif, qui n’est pas exceptionnel dans la région, s’observe dans des églises d’une certaine importance, la plupart prieurales. La nef n’est éclairée que du côté sud cependant qu’une petite fenêtre, en forme de meurtrière, laisse pénétrer
un jour avare à travers la paroi nord du choeur. Ces caractéristiques, de même que la facture des chapiteaux, invitent à ne pas dater l’édifice après le milieu du XIIe siècle.
Très peu de modifications ont été apportées à l’œuvre romane dont la structure originelle demeure intacte. Les larges contreforts appliqués contre le mur nord de la nef et le massif arc-boutant qui épaule le chœur du côté sud ont peut-être été ajoutés dès avant la fin du Moyen Âge. Seuls le crépi de ciment gris qui recouvre toute l’élévation nord et les badigeons intérieurs, exécutés il y a quelques décennies, sont à dater du XXe siècle.
Complément historique : La première mention de la “Parrocchia Sancti Aregii” remonte à 1108. Il semble que, très tôt, la communauté n’ait pu faire face à l’entretien de sa vaste église, que les procès-verbaux des visites pastorales, à partir du début du XVe siècle, décrivent comme délabrée et témoignant d’une grande misère . L’évêque Etienne Le Camus, qui faisait les mêmes observations en 1672, notait cependant la grande solidité des ” murailles “. En 1686, il note qu’il pleut dans le choeur et que la couverture en chaume est rompue. L’église de Saint-Arey est largement restaurée après 1680 ; en effet, en 1728, elle est décrite en bon état par Monseigneur Jean de Caulet, qui la présente “bâtie et voûtée de tuf” et “couverte d’ardoises”. La paroisse figure sur la carte de Cassini, feuillet N°120 (de Die), levé en 1768, 1769 et 1776, et
publié vers 1779.
Dès la fin du XVe siècle, la paroisse de saint Arey est placée sous le patronage des saints Jacques et Philippe. En 1665, la paroisse de Saint-Arey fut unie à celle de Mayres.
Source : Patrimoine en isère, Valbonnais, Matheysine, Beaumont, Pays de Corps – Conseil général de l’Isère, service du patrimoine 2007